Dans le dernier épisode de mon Podcast, où j’ai présenté la musique traditionnelle Irlandaise, j’ai brièvement parlé du Lilting, cette technique de chant spécifique et de son utilité. Je propose aujourd’hui de s’y attarder un peu plus en ajoutant des exemples vidéos que j’ai eu le plaisir de découvrir sur internet.

Cette « Mouth Music » est une technique de chant utilisée historiquement pour « jouer » un tune, une mélodie, lorsqu’il n’y a pas d’instrument disponible. Ce n’est pas exclusif à l’Irlande, il y a par exemple la technique du « Puirt-a-Beul » en Ecosse qui est similaire. Il s’agit de remplacer les notes par des syllabes, l’exemple souvent donné est « dum deedle da ». Cela donne alors une composante rythmique et les syllabes peuvent représenter ou illustrer des ornementations. Ce chant s’approche donc du système modal historique lié à ces musiques traditionnelles où on s’intéressait davantage aux intervalles entre les notes qu’à la tonalité d’un morceau. La mélodies pouvait donc être facilement transposées dans plusieurs tonalités distinctes. Il existait des artistes qui chantaient de cette façon pour animer des soirées et des danses. 

En dehors de l’animation de soirées par la voix, c’est également un exercice intéressant pour les musiciens. En effet, le fait d’apprendre un tune en le chantant permet une meilleure mémorisation de la mélodie. Cela permet d’apprendre à jouer de mémoire, sans partition, et d’ouvrir la porte à l’improvisation en ajoutant des variations intuitives sans avoir la contrainte technique de l’instrument. 

Martin Hayes a dédié sur sa page PATREON une excellente vidéo à cette thématique. Il y explique notamment que cette technique permet également de trouver plus facilement et naturellement où ajouter de la dynamique et certains ornements à la mélodie de base.

Historiquement, c’était la méthode qu’utilisaient les fiddlers pour se rappeler d’un nouveau tune entendu lors d’une soirée. Ils fredonnaient cette mélodie et la reproduisait ensuite sur leur instrument en rentrant à la maison. 

Avis aux autres musiciens qui recherchent des stratégies pour jouer de mémoire, je vous invite à essayer comme moi de chanter ces mélodies et de constater à quel point il est parfois difficile d’être exacte et de ne pas oublier une note au passage !

Et pour ceux auxquels les syllabes ne parles pas, il y a également le « whistling ». Parfois, ces mêmes irlandais sifflent simplement la mélodie et, ça, j’entends bien que tout le monde l’a fait une fois ou l’autre dans sa vie!

En tant que Suisse, je ne peux pas m’empêcher de me poser la question du parallèle avec le yodel. Mais je n’ai pas vraiment creusé la question ! Si un spécialiste de la question a des informations à me fournir, je serais très heureux d’en apprendre davantage! 

Le contenu de ce podcast Fausse Note reflète ma vision personnelle des thèmes abordés au travers de mon regard d’élève musicien et de Physiothérapeute. Certaines personnes y trouveront peut-être des imprécisions ou mauvaises interprétations de ma part. Je m’en excuse d’avance et vous invite volontiers à me contacter pour en discuter. 
« Quiconque arrête d’apprendre, à vingt ou quatre-vingts ans, devient vieux. Celui qui continue d’apprendre reste jeune. Dans la vie, le plus beau est de rester jeune d’esprit. » – Henry Ford.